Il ne s'agit pas d'une optimisation des bénéfices, mais d'un objectif plus large.
W. Feeß : Il est clair que nous devons agir maintenant. Il ne suffit pas de dire que nous devons baisser les émissions de CO₂. Pour nos enfants et petits-enfants, nous devons nous retrousser les manches et créer les bases légales et normatives requises. Cette vision n'est pas une utopie : les outils, la technique et le savoir-faire nécessaires sont là, nous devons juste nous en servir. Dans ce sens, je pense à cet objectif général et je ne me lasse pas d'en appeler aux architectes, aux ingénieurs, mais aussi aux communes et à l'administration. Il est par exemple extrêmement difficile pour une entreprise de recyclage de trouver des surfaces libres. Et ce, alors qu'en évitant les longs trajets de transport pour le recyclage des matériaux, de grandes économies de CO₂ peuvent être réalisées.
Nous avons été chargés de la déconstruction d'une préfecture de la région. Durant ce projet, plus que 90 pour cent des matériaux ont pu être réinjectés dans le circuit de construction.
À partir des matériaux de l'ancienne préfecture, nous avons fabriqué les granulats pour le béton R de la nouvelle préfecture. En résumé : faire du neuf avec du vieux ! La majorité des substances minérales a été broyée directement sur le chantier ou dans nos centres de recyclage, quotidiennement jusqu'à 1 800 tonnes. Je suis heureux de partager ces expériences, même avec la concurrence. Un véritable changement n'est possible que si tous y contribuent. En outre, cette méthode ne coûte pas forcément plus cher. En raison des pénuries et des taxes sur le CO₂, les prix du carburant et des matériaux vont continuer à augmenter. De ce fait, les méthodes d'économie circulaire vont à l'avenir devenir également financièrement avantageuses. Et pour moi, une chose est parfaitement claire : sans une augmentation sensible de la part d'économie circulaire, nous ne pourrons pas atteindre les objectifs de protection de l'environnement.